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Mettre «fin au tabou du cannabis et le dépolitiser»

Pour le Dr. Alain Origer, coordinateur national drogues auprès du ministère de la Santé, l'autorisation de la culture du cannabis présentée vendredi dernier par le gouvernement ne va pas assez loin. Et ce dernier de plaider pour la légalisation du cannabis.

Alain Origer plaide pour un «consensus au niveau européen» sur la légalisation du cannabis.
Alain Origer plaide pour un «consensus au niveau européen» sur la légalisation du cannabis. © PHOTO: Michel Brumat

Le gouvernement peut mieux faire. C'est la mention qu'attribue, ce mardi matin sur les ondes de 100,7, le Dr. Alain Origer, aux annonces de vendredi dernier concernant l'usage du cannabis. «C'est un premier pas dans la bonne direction, mais ça ne doit pas être le dernier», estime le coordinateur national drogues auprès du ministère de la Santé. Et d’appeler à ne pas perdre de vue l'objectif ultime : la légalisation du cannabis récréatif.

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Si le projet a démarré rapidement «à la vitesse d'une Ferrari», Alain Origer reconnaît que cette course s'est ralentie ces derniers temps, notamment à «cause de la pandémie». Pour mémoire, le gouvernement a repoussé à plusieurs reprises son projet de dépénalisation du cannabis promis pourtant dans l'accord de coalition 2018-2023.

Vendredi dernier, les ministres de la Justice et de la Sécurité intérieure ont annoncé, que chaque ménage luxembourgeois pourra disposer de quatre plants de cannabis «pour un usage personnel».

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L'autorisation de disposer de quatre plants de cannabis chez soi ne constitue pas «un coup décisif pour lutter contre la criminalité liée à la drogue», a réagi Alain Origer. La mesure annoncée vendredi dernier par les ministres de la Justice et de la Sécurité intérieure serait davantage «une mesure favorable au consommateur pour ne plus être à 100% dépendant du marché noir».

Si le cannabis reste la substance la plus consommée au monde et au Luxembourg selon Alain Origer, chaque pas en faveur de la légalisation doit permettre de «gagner en crédibilité auprès de la jeunesse». Selon le médecin, il faut «mettre fin à ce tabou et dépolitiser le sujet».

Si la volonté du Luxembourg d'avancer dans la dépénalisation du cannabis est mal perçue par ses pays voisins, Alain Origer qualifie leurs pressions exercées sur le gouvernement «de bonne guerre». Si la ministre de la Justice a indiqué, vendredi dernier, que d'autres mesures seraient prises d'ici la fin de la mandature, en 2023, Alain Origer ne s'est pas exprimé sur un calendrier et la nature des choix à venir.

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«Une évaluation des mesures sera faite dans deux ans», a toutefois indiqué Alain Origer. Le coordinateur national drogues s'est dit avant tout favorable à un «consensus au niveau européen» sur la légalisation du cannabis. Malte a déjà fait savoir qu'il y réfléchissait.

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