Au Maroc, les cultivateurs du Rif toujours « dans le brouillard » deux ans après la loi sur le cannabis
Les producteurs de « kif » sont incités à abandonner le marché illégal pour vendre leur récolte à des fins médicales et industrielles, mais peu osent franchir le pas
Jeudi, 4 mai 2023
L’année 2023 sera peut-être celle de sa première récolte légale de cannabis. Après des années dans la semi-clandestinité, Aziz a décidé de se ranger « du côté de la loi ». Ce cultivateur du Rif, région montagneuse du nord du Maroc qui abrite l’une des plus grandes productions de la planète, entend tourner le dos aux narcotrafiquants pour vendre son « kif » aux industriels lancés dans la fabrication de produits issus du cannabis. « Deux Américains sont venus dans le village il y a quelques jours, raconte-t-il. Ils veulent construire une usine dans la région et auront besoin de grandes quantités. Ils sont intéressés par nos plantes. Nous n’avons pas encore parlé du prix. » (Lire aussi: Maroc : Les Douanes rappellent les conditions d’acheminement licite du cannabis)